LA PLAGE DE DAMGAN
Damgan est une petite cité balnéaire en bord de mer dans le Morbihan. Les côtes rocheuses, sableuses et sablo-vaseuses alternent et sont autant d’environnements différents pour des centaines d’espèces. Riche en huitres, moules, pétoncles, bigorneaux, palourdes et coques, cette côte attirent à chaque grande marée de nombreux pêcheurs à pieds. Mais combien de temps cette richesse durera t-elle ?
Toute plage est caractérisée par son sable. Il est fonction de la géologie locale, des courants qui apportent du sable d’autres zones, des vagues qui roulent les grains et qui sont plus ou moins polis, des habitants de la mer qui viennent s’échouer sur la plage et laissent tout ou partie de leur squelette. Les animaux microscopiques du sable sont parfois de petites merveilles. Dans un peu de sable récolté dans une mare, des foraminifères abondent. Ils sont très léger et vivent entre deux eau ( pélagiques) ou sur le fond (benthique).
Les algues sont fixés aux rochers par un crampon. Elles sont nombreuses en espèces.
Les algues vertes, rouges ou brunes sont présentes. La plupart des algues sont comestibles. Cependant, certaines recommandations sont importantes : il ne faut prélever que ce que l’on a besoin. Il est nécessaire d’utiliser une paire de ciseaux pour prélever des algues afin de ne pas les arracher de leur support. Le thalle pourra repousser ensuite.
Les algues qui se voient immédiatement sont le varech, un ensemble d’algues brunes qui vivent dans la zone intertidale, c’est à dire la zone de balancement des marées.
Le fucus vésiculeux présente des vésicules, des flotteurs sur son thalle brun.
L’ascophylle noueux (Ascophyllm nodosum) présente des nœuds ovales gonflés de gaz d’une composition proche de l’air , un thalle lisse et légèrement gonflé.
Le fucus denté (Fucus serratus) est facilement reconnaissable par son thalle plat et denté. Sur cette photo, un petit animal a pondu des œufs.
La dulse poivrée (Osmundea pinnatifida) possède un gout piquant intéressant. C’est une algue comestible appréciée.
Le carragheen (Fucus crispus) est une petite algue brune fréquente sur les côtes bretonnes qui fait l’objet d’une pêche par les professionnels. Cette algue est utilisée comme gélifiant dans de nombreuses préparations alimentaires comme les crèmes desserts mais aussi en cosmétique.
Dans la zone infralittorale qui reste immergée même avec les grandes marées, vivent les laminaires, grandes algues épaisses. On les retrouve parfois, après une forte houle, dans les laisses de mer. Ici la laminaire digitée (Laminaria digitata).
Les algues rouges sont nombreuses et variées. Voici une algue commune à marée basse, la gracillaire gracile (Gracillaria gracilis), fine et moyennement développée.
Une autre algue rouge reste immergée dans les mares , c’est la coralline (Corallina officinalis), une algue calcaire commune aussi en Méditerranée.
Les algues vertes sont représentées essentiellement par deux espèces, l’ulve (Ulva lactuca) ou salade de mer et l’entéromorphe (Enteromorpha intestinalis) qui comme son nom d’indique a une forme d’intestin.
Sur les rochers sont fixés des huitres . Ce sont des animaux filtreurs qui se nourrissent de plancton, de petites algues microscopiques.
Les moules peu nombreuses sont aussi des filtreurs.
La moule commune (Mytilus edulis) est attachée au rocher par un filament qu’elle sécrète, le byssus. Sa coquille est souvent sur ce site recouverte de balanes, de petits crustacés de couleur crème ou blancs, des filtreurs très nombreux.
La moule barbue ou modiole barbue ( Modiolus barbatus) est toujours recouverte sur la partie proche de l’ouverture de petites algues brunes.
Les pétoncles (Mimachlamys varia), attachées au rochers se nourrissent de la même façon.
Avez-vous déjà croisé le regard des pétoncles? Je plaisante. Cependant, le bord du manteau compte de nombreux yeux. Je les ai regardés au microscope et voici une photo :
Dans la zone sableuses, les coques s’enfoncent de quelques centimètres et respirent à l’aide d’un siphon comme les autres mollusques bivalves. On les appelle aussi des lamellibranches car leurs branchies sont sous forme de lamelles.
On trouve aussi des couteaux et dans la zone sablo-vaseuse des palourdes. C’est l’espèce des Philippines qui a envahit le littoral, avec une coquille légèrement moins allongée que la palourde commune.
Une autre espèce est présente, la palourde dorée, plus petite, plus fine avec des stries longitudinales uniquement.
La mye des sables est devenue rare mais elle existe encore tout comme le couteau.
Tous ces filtreurs contribuent à garder une eau de mer propre. Cependant en cas de pollution, ils peuvent accumuler les polluants. En été, lorsque la température de l’eau est élevée, certains virus et bactéries peuvent rendre les coquillages toxiques. Heureusement, cet espace est surveillé par des organismes responsables. Il est donc important de s’informer sur l’état sanitaire du bord de mer à Damgan.
D’autres mollusques sont moins prélevés, c’est très bien pour eux ! Ce sont les patelles en forme de chapeaux encore appelées bernique. Elles possèdent un gros pied musculeux et vivent accrochées au rocher. Elle se déplacent pour brouter à marée haute et retournent toujours au même endroit car elles ont adapté la forme de leur coquille à une zone précise . Là, elle sont bien adhérentes, ce qui leur permet de ne pas se dessécher en perdant leur eau et de ne pas être attaquées par les prédateurs. Voici deux espèces, la patelle vulgaire
et la patelle déprimée, plus petite avec des couleurs jaune orangé à l’intérieur de la coquille, des côtes plus saillantes, moins épaisse et plus petite que la précédente.
Les patelles broutent les algues qui poussent sur les rochers. Elles possèdent pour cela un long ruban de dents, la radula. Voici des photos au microscope.
et avec plus de détail:
D’autres animaux filtreurs sont présents dans la zone qui reste immergés, la zone infralittorale. Ce sont les éponges. Il arrive cependant qu’on retrouve des morceaux ou des individus entiers dans les laisses de mer. Certaines éponges sont visibles à marée basse sur les parties verticales des rochers.
Continuons avec les mollusques. Un autre en forme de chapeau chinois est discret. Ici, sur une coquille de moule, la Calyptrée ou chapeau chinois. Comme les patelle, il possède un pied musculeux qui le fait adhéré solidement au substrat.
Les bigorneaux se cachent sous les algues à marée basse et continuent de se nourrir en broutant. Les coquille est noire et striée longitudinalement. l’apex est pointu. L’ouverture est blanche et lisse.
D’autres petits coquilles lui ressemble mais ils n’ont aucun intérêt culinaire, trop petit ou pas de goût.
La littorine obtuse est fréquente, souvent jaune mais aussi, verte, brune, orange et quand elle est noire, elle ressemble beaucoup à son cousin le bigorneau.
Les gibbules sont violacées et les espèces sont voisines. La gibbule ombiliquée possède comme sont nom l’indique un ombilic, un trou central sur la face inférieure.
Un mollusque vit fixé sur les rochers mais gris et très discret donc assez difficile à observer, c’est le chiton. Sa coquille est constitué de plusieurs plaques emboitées.
Sous les rochers vit une petite porcelaine rose ou grain de café, la porcelaine arctique
Voici un mollusque sans coquille, un nudibranche ( car ses branchies sont à nu), c’est de Doris citron. C’est une limace de mer parfois jaune, parfois rouge orangé.
Une autre limace, brune cette fois, c’est le lièvre de mer.
Parmi les mollusques, on trouve des prédateurs de la famille des Murex. Le rocher hérisson perce les coquilles des bivalves pour s’en nourrir.
La pourpre petite pierre est très commune et varie les couleurs de sa coquilles, jaune, blanche, grise marron ou avec des belles bandes blanches et noires. C’est aussi un perceur de bivalves.
Dans les mares, quelques anémones ont les tentacules sorties alors que celles qui sont à secs provisoirement ont les tentacules complètement rentrées . Ces anémones sont rouge marron , les tomates de mer. Leurs tentacules possèdent des cellules urticantes qui piquent leurs proies et envoie du venin pour les paralyser.
Les bryozoaires font partie d’un ordre à part . Ils sont filtreurs, ressemblent à du corail mais ce n’est pas du corail. Celui-ci est encroutant et a colonisé une algue carragheen.
Sous une pierre dans une mare, nous avons découvert un petit poisson que nous nous sommes empressés de remettre dans l’eau juste après la photo. Aussi, nous avons remis la pierre dans la même position que nous l’avons trouvé. les animaux qui vivent au-dessus ne sont pas les même que ceux du dessous. C’est une jeune motelle à 5 barbillons.
Pour les crustacés, autres poissons et les oiseaux, à bientôt !
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